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L'histoire de Sélestat est très riche. Faisons-là revivre un peu.
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Les "maîtres des basses-oeuvres" à Sélestat.

Les "maîtres des basses-oeuvres" à Sélestat.

Publié le 23/11/2020 à 15:57 par blogselestat
Les "maîtres des basses-oeuvres" à Sélestat.

Les maîtres des basses-oeuvres à Sélestat, autrement dit les bourreaux.

 

Dans les anciens temps, chaque ville qui avait un peu d'importance, possédait son gibet ou lieu d'exécution, et ses bourreaux, appelés en Alsace Scharfrichter, Nachrichter ou encore Kleemeister.

La ville de Sélestat obéissait elle aussi à cet état de fait, et possédait aux différentes époques des "familles" de bourreaux comme les Kirschner ou les Heidenreich.

On exécutait les sorcières, mais aussi les criminels de toutes sortes qui avaient été condamnés par la justice... expéditive en ces temps-là.

 

A Sélestat, le lieu de justice qui fut témoin de toutes ces atrocités, était situé hors ville, un peu au nord de la tuilerie neuve, à mi-chemin entre la maladrerie et le vieux Landgraben.

Chose étrange, c'est cet endroit qu'à maintes reprises les sorcières avaient choisi pour y célébrer leur sabbat, comme pour narguer le sort qui les y attendait.

Placé sur un tertre artificiel, le gibet se composait de trois piliers de pierre, posés en triangle, et reliés par des traverses de bois auxquelles on pendait les condamnés.

 

En 1429, on avait préparé la potence en vue de la pendaison d'un Souabe du nom d'Eberhart, et on y avait placé de nouvelles poutres, mais par un singulier hasard, le condamné pour lequel on s'était mis en frais, obtint grâce aux sollicitations de ses souverains, la commutation de sa peine en celle d'un bannissement perpétuel.

 

Au-dessous du gibet se trouvait une fosse dans laquelle on jetait les corps lorsqu'ils étaient détachés des crochets auxquels ils étaient suspendus. Cette besogne incombait au bourreau ou à son défaut au Wasenmeister, qui recevait en ce cas un salaire de trois schillings par corps.

Toutes les sentences étaient exécutées par le bourreau de ville, assisté de ses aides ou de ses valets, et l'on sait que son emploi du temps ne constituait pas une sinécure. Il était chargé également de l'abattage des chiens errants, du nettoyage des prisons et leur désinfection, pourrait-on dire, après leur occupation par des sorcières, car on s'imaginait à cette époque que ces malheureuses contaminaient tout ce qu'elles touchaient, et elles n'avaient d'ailleurs que trop contribué elles-mêmes à répandre cette absurde légende.

 

Il avait encore pour mission de porter jusqu'au Rhin les cadavres des suicidés, qu'il abandonnait ensuite dans un tonneau au cours du fleuve. Plus tard, quand on supprima cette sorte de supplice posthume, ce fut lui qui sera chargé de procéder à leur enterrement. C'était lui enfin qui conduisait les animaux à la fourrière et enfouissait ceux qui étaient malades.

 

Le bourreau vivait à part.

Le bourreau vivait à l'écart, dans une petite maison placée dans la tête de pont de la Niederthor (Tour des Sorcières ou Hexenwahn). Il recrutait le plus souvent ses aides dans sa propre famille, et il se constitua ainsi de véritables lignées de bourreaux qui se succédaient au sein d'une même famille.

Mal apprécié de ses concitoyens, on lui mettait à part, chez le boulanger, son pain, qui était d'ailleurs posé à l'envers pour que personne ne le prenne ou même ne le touche.

 

Vers 1518, il était difficile de pourvoir d'un titulaire un emploi qui faisait aussitôt de celui qui en était chargé l'objet de l'aversion générale. Le Magistrat fut contraint, pendant un certain temps, de s'adresser pour les exécutions aux bourreaux de Strasbourg et de Colmar. Plus tard, la situation redevint "normale".

 

On payait les bourreaux 2 schillings pour appliquer la question, tandis que les juges et le greffier qui assistaient à l'instruction recevaient une livre et dix schillings pour leurs vacations. Ils touchaient en outre, pour attacher au pilori 3 schillings, pour battre de verges 5 schillings, pour le supplice de la roue, pour brûler une sorcière, 2 livres et 2 schillings; pour détacher les corps des suppliciés de la potence et les enterrer ensuite 2 schillings.

Lors de la quadruple exécution de 1570, ce fut le bourreau de Colmar qui instrumenta et reçut à cette occasion 8 livres et 8 schillings. De plus, comme le corps d'une des sorcières n'avait été qu'incomplètement consumé par le feu, on lui alloua encore 1 livre et 13 schillings pour inhumer les restes.

Au début du XVIIe siècle, le développement que prirent les procès de sorcellerie exigea à nouveau la présence d'un bourreau à demeure. En 1899 on l'installa sur le Schiffgraben.

 

La Hexenwahn (chasse aux sorcières) se poursuivit ainsi jusqu'à pratiquement la Guerre de Trente-Ans.

Les bûchers de sorciers et sorcières allumés dans l'Occident chrétien du XVe au XVIIIe siècle auraient fait environ 50.000 victimes d'après les historiens. Les femmes rerprésentaient environ les 3/4 des accusés dans les procès de sorcellerie tout à fait légaux, qui s'appuyaient sur des traités de "démonologie".

 

Pendant quatre siècles, la chasse aux sorcières s'est répandue dans toute l'Europe, mais avec une intensité particulière dans le Saint-Empire Romain Germanique et les régions voisines.

Suisse, Pays-Bas, Flandre, Luxembourg, Lorraine, Alsace et Franche-Comté sont, après l'Allemagne actuelle, les régions qui ont compté le plus grand nombre de bûchers de sorcières et de sorciers.

 

Jean-Pierre BERNARD.

 

Sources :

- A.M. Sélestat.

- Travaux de A. Dorlan.

- Recherches personnelles.