Jean Pierre TREUILLE de BEAULIEU

 Photo : Souvenir français

Colonel - Baron d'Empire - Commandeur de la Légion d'Honneur - Maire de Sélestat (1811-1813).

Jean Pierre TREUILLE de BEAULIEUest né le 05/08/1768 à Saint-Secondin (Vierre), fils de Jean TREUILLE, sieur de BEAULIEU, et de Marie Anne Françoise GAUTHIER. Baptisé le même jour, il aura pour parrain "messire" Pierre René HILAIRE, écuyer, seigneur du Risaud, capitaine d'infanterie, et pour marraine Marie Anne GUITEAU, épouse de Mr Jean Marie GAUTHIER, bourgeois de Poitiers.

Il décède à Sélestat le 21/10/1861, âgé de 93 ans, et est inhumé au cimetière de la ville (monument funéraire, tombe 520/9-10).

Il épouse à Sélestat, le 8 messidor an X (27/06/1802) (TREUILLE seulement sur l'acte), Marie Anne SCHULTZ (née le 22/03/1785 à Sélestat, décédée le 16/05/1858 au même lieu), fille de François Antoine (1756-ap.10/1832), entrepreneur de travaux de fortification de la place de Sélestat, et de Marie Anne LAURENT.

Le couple aura trois enfants (dont un fils devenu général) qui suivent.

Il totalisera 36 années de services et 19 campagnes avant de prendre sa retraite en 1825.

Il aura successivement dans les grades de la Légion d'honneur : chevalier (26 prairial an 12), Officier (14/03/1806), commandeur (10/01/1859).

Baron d'Empire par décret du 19/03/1808 (lettres patentes le 02/07/1808), ses armes étaient "d'azur, aux trois croissans d'argent, quartier des barons militaires. Livrées : noir, bleu, blanc et jaune".

Deux jours avant (17/03/1808) il reçoit une dotation de 4.000 francs sur les biens réservés en Westphalie.

En octobre 1809 il fait partie du Collège électoral du Bas-Rhin.

Un état de service de l'état-major des places de septembre 1816 nous détaille sa carrière :

. Né à Saint-Secondin, Vienne, le 5 août 1768.

. Sous-lieutenant au 1er bataillon de la Vienne, le 21 septembre 1791.

. Sous-lieutenant au 4ème régiment de Dragons, en août 1792.

. Lieutenant au même régiment, le 1ere vendémiaire an 3.

. Adjoint aux adjudants généraux, le 26 frimaire an 6.

. Capitaine par la loi du 4 germinal an 3, le 26 floréan an 7.

. Aide de camp dans le grade, le 1er messidor an 7.

. Chef d'escadron à la suite du 4ème régiment de Dragons, 

nommé par le général en chef Masséna, le 10 vendémiaire an 8.

. 3ème chef d'escadron au 10ème régiment de cavalerie par arrêté du 

Premier Consul (nb : en garnison à Colmar), en date du 26 frimaire an 10.

. Chef d'escadron titulaire au 1er régiment de Cuirassiers, le 26 frimaire an 12.

. Chef d'escadron aux Grenadiers à cheval de la Garde, le 18 fructidor an 13.

. Colonel de Cuirassiers par décret, du 14 février 1807.

. Colonel du 15ème régiment de Dragons, le 5 avril 1807.

. Destiné à un commandement d'armes, par décision ministérielle du 15 juillet 1812.

. Nommé commandant du département des Bouches-du-Rhône, le 8 septembre 1812.

. Membre de la Légion d'Honneur, le 26 prairial an 12.

. Officier de la Légion d'Honneur, le 14 mars 1806.

. A fait les campagnes de 1792, 1793, ans 2, 3, 4, en Allemagne; ans 6, 7, 8, en Suisse; an 9 en Allemagne; ans 13, 14, 1806 en Autriche; 1807,1808 en Prusse et en Pologne, et 1809 en Espagne.

. A eu un cheval tué sous lui à la bataille d'Eylau.

. A eu un cheval blessé sous lui le 19 mai 1809 devant Augo (ou Ango). 

Un autre état des services, daté du 01/07/1856, du Ministère de la Guerre, précise :

Chef d'escadron au 1er régiment de Grenadiers à cheval de la Garde, du 14 frimaire 1807 jusqu'au 5 juin 1809, "époque à laquelle il a té autorisé à rentrer dans ses foyers pour y attendre la retraite".

Mais, comme précisé plus haut, il reprendra du service en septembre 1812 comme commandant du département des Bouches-du-Rhône, jusqu'à sa mise en non-activité avec traitement le 21 décembre 1815, jusqu'au 1er juillet 1818.

Retraité le 7 mars 1825.

En 1830, il reprend du service à Sélestat, où il sera le commandant de la Garde nationale locale. Il a alors 62 ans.

Le colonel avait une bonne santé (il meurt à 93 ans), comme en témoigne une lettre du Préfet du Bas-Rhin, du 30/12/1858, à la Grande Chancellerie de la Légion d'Honneur :

"Renseignements sur Mr le Baron TREUILLE de BEAULIEU.

"Monsieur le Grand Chancelier,

"J'ai l'honneur de transmettre à Votre Excellence les renseignements qu'elle m'a demandé sur le Baron TREUILLE de BEAULIEU, colonel en retraite, demeurant à Schlestadt.

"En 1809 il était en Espagne comme colonel du 15ème régiment de Dragons, il fut obligé de rentrer en France à la suite d'infirmités, et il vint se fixer à Schlestadt, où il remplis les fonctions de Maire de 1811 à 1813. Il rentra ensuite dans le service des places, et fut successivement à Bar-le-Duc et Saint-Dié. En 1815, il quitta de nouveau le service, pour le reprendre en 1830, comme commandant le la Garde nationale de Schlestadt.

"Monsieur TREUILLE a toujours été entouré du respect et de la considération publics, et aucune atteinte n'a jamais été portée à sa parfaite honorabilité. Malgré son grand âge il jouis de toutes ses facultés, et vit tranquillement au milieu de sa famille, entouré de quelques autres anciens militaires, objet de cette vénération et de cette symphatie, qui entourent à juste titre les glorieux débris (sic !) des armées du Premier Empire.

"Daignez agréer, Monsieur le Grand Chancelier, l'expression de mon dévouement respectueux.

                                                              Le Préfet.

                                                              signé : Migneret"

Cette année-là (1858) il avait sollicité son élévation au grade de Commandeur de la Légion d'Honneur.... à l'âge de 90 ans.

Le Ministère de la Guerre donne son avis au Grand Chancelier, dans une lettre du 10/01/1859, considérant que la demande était sans doute un peu ridicule :

"Monsieur le Grand Chancelier,

"J'ai reçu la lettre que Votre Excellence m'a fait l'honneur de m'écrire pour me demander des renseignements sur Mr le Baron TREUILLE de BEAULIEU, colonel en retraite, qui sollicite la Croix de Commandeur de la Légion d'Honneur.

"Monsieur TREUILLE de BEAULIEU, nommé officier de la Légion d'Honneur en 1806, ayant été mis en non activité en 1813 et maintenu dans cette position jusqu'en 1825, époque de son admission à la retraite, ne paraît avoir aucun titre sérieux à la distinction qu'il sollicite, et pour laquelle il n'a été du reste l'objet d'aucune proposition.

"Agréez...."

Mais la Grande Chancellerie, sans doute un peu aussi à cause de ce "grand âge", lui décernera tout de même cet honneur, et un décret de janvier 1859 l'élèvera au rang de Commandeur.

En mars 1859, le colonel écrit à la Grande Chancellerie :

"Votre lettre du 26 février dernier m'annonçait que Sa Majesté avait daigné par décret du 10 janvier précédent me conférer le grade de Commandeur dans la Légion.

"Votre seconde lettre du 10 mars réclame l'envoi de diverses pièces nécessaires pour l'exécution du décret, et m'invite à désigner un Membre de l'Ordre auquel vous puissiez confier la mission de procéder à ma réception.

"Pour me conformer à votre ordre, j'ai l'honneur de vous adresser avec la présente les pièces ci-après :

"La lettre d'avis du 26 février,

"Le récépissé délivré par Mr le Receveur particulier de la somme de 40 francs, que je lui ai versée pour couvrir les frais d'expédition du brevet,

"Une copie collationnée par Monsieur le Maire, de mon acte de naissance, avec l'observation que cet acte se trouve déjà dans les archives de la Grande Chancellerie, à l'appui des pièces se référant à ma nomination au grade d'officier de la Légion.

"J'ai l'honneur de vous proposer pour ma réception Monsieur le Général de Division REIBELL, commandant la division militaire, et qui remplit par son rang dans l'Ordre les conditions... (un mot) pour la mission dont il vous conviendrait de le charger.

"J'ai l'honneur...

Jean-Pierre TREUILLE de BEAULIEU".

Il a dû être émouvant de voir ce vieux guerrier de 91 ans recevoir la décoration de Commandeur de la Légion d'Honneur, avec les honneurs militaires, en, de plus, celui qui la lui remettra sera le Général REIBELL... dont le nom est inscrit sur la plaque apposée sur le mur de l'école Sainte-Foy parmi d'autres généraux Sélestadiens.

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Les enfants du colonel et baron d'Empire Jean Pierre TREUILLE de BEAULIEU

Il aura, avec son épouse Marie Anne SCHULTZ, trois enfants :

1- Antoine Hector Thésée TREUILLE de BEAULIEU, né à Lunéville le 07/05/1809, décédé le 24/07/1886 à Paris, Polytechnicien (1829), général de brigade (1867), qui se distinguera dans l'artillerie.

(voir ci-dessous)

Il épouse avant 1837 Louise Françoise Augustine MAYET (1815-10/06/1882), avec laquelle il aura deux enfants : Alfred (1837-1864) et Louise (1840-1918).

2- Antoinette Emérence TREUILLE de BEAULIEU, née le 21/04/1812 à Sélestat, y décédée le 03/12/1839 (à 27 ans), qui épouse à Sélestat, le 17/10/1832, Alexis Thomas Prosper VATIN, né le 11 brumaire an VII (01/11//1798) à Sélestat, décédé après 08/09/1863, avocat et juge suppléant à Sélestat, fils de Louis André (1772-1834), garde magasin des effets militaires à Sélestat, y domicilié, marié à Sélestat le 10 pluviose an V (29/01/1797) avec Marie Barbe STOLTZ (1763-1841), fille d'un officier de santé de la place.

3- X TREUILLE de BEAULIEU, lieutenant d'artillerie.

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Antoine Hector Thésée TREUILLE de BEAULIEU

Il s'illustrera dans l'artillerie et dans l'armement. Voici ce qu'en dit Wikipédia :

Polytechnicien (reçu en 1829), artilleur et inventeur auquel on doit certains progrès de l'armement, notamment le mousqueton Treuille de Beaulieu et la machine à rayer les canons.

Il fait carrière dans l'artillerie où il est successivement lieutenant (1833), capitaine (1840), lieutenant-colonel (1857), colonel (1859) et général de brigade (1867).

Il s'intéresse principalement aux armements, et ses innovations lui valent d'être détaché à la Manufacture d'armes de Chatellerault (1840), puis après une période de retour au service, à l'atelier de précision du Comité de l'armement (1851).

On lui doit le fusil des Cent-Gardes ou mousqueton Treuille de Beaulieu, et les premières bouches à feu en acier à canon rayé, éléments de base de la réforme de l'artillerie connue sous le nom de système Lahitte (1858). Il participe à l'élaboration du fusil Modèle 1866 ou Chassepot.

Sa notoriété du moment lui valut d'être cité par Jules Verne dans son roman "De la Terre à la Lune" comme étant une référence en matière de conception d'arme : "Les Armstrong, les Pallissier et les Treuille de Beaulieu n'eurent plus qu'à s'incliner devant leurs rivaux d'outre-mer".

http://www.ot-Lunevilloin.com/UserFiles/File/general-treuille-de-beaulieu.pdf

commons.wikimadia.org/wiki/File:Pistolet_Treuille_Beaulieu_1854_Chatellerault.jpg

http:/fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Hector_Th%C3%A9s%C3%Ae_Treuille_de_Beaulieu

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Références complémentaires :

. E.C. Sélestat - Archives municipales - Le Souvenir Français, et plusieurs sites internet.

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